Non, je n'ai pas détesté
Gnoméo et Juliette.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, je trouve même que c'est un bon long-métrage d'animation.
Un peu avant sa sortie en salles, la campagne promotionnelle m'avait exaspérée de par sa simplicité (
"Le premier film d'Elton John !" faut avouer, ça casse pas des briques comme phrase d'accroche).
Je me suis quand même renseigné et j'ai réussi à faire la lumière là dessus. En effet, l'homosexuel le plus célèbre du monde après Freddy Mercury et Frédéric Mitterrand a eu une énorme influence sur ce film, pour la bonne et simple raison qu'il a fait jouer les relations de son mari (
ça, c'est de la diffamation pure et simple) et qu'il est producteur exécutif du film (
ça c'est vrai, mais faut savoir ce que ça veut dire pour comprendre pourquoi je prends la peine de le mentionner). Les oreilles avisées reconnaîtront aisément les thèmes musicaux tirés de ses plus grands tubes ("
Your song", "
Sorry Seems To Be The Hardest Word", "
Don't Go Breaking my heart", pour ne citer qu'eux...) et les plus simplets saisiront les clins d'oeil fait au travers des costumes et des décors.
Graphiquement on est face à un choix de facilité, inspiré par les premiers succès de l'association Disney-Pixar (Toy Story, 1001 pattes,...). On constate avec effarement que les rares humains à apparaître sont d'une laideur à faire pâlir Susan Boyle et d'une rigidité dans leur mouvements qui ferait passer un balai pour une danseuse étoile.
Les objets qui ne s'animent qu'une fois les humains partis, ce n'est pas la première fois qu'on voit ça et ce n'est sûrement pas la dernière alors autant y prendre goût.
Les jeux de lumière sont respectables et le choix des textures est parfait. De plus, même si les personnages sont très humains dans leurs mimiques et dans leurs émotions, on oublie jamais leur nature première de nains de jardins. Par exemple, on ne tue pas son adversaire, on le casse. Pour se laver, on se passe un coup de brosse. Les vêtements ne s'enlèvent pas, le chapeau est partie intégrante de son propriétaire et, bien sûr, pas besoin de respirer sous l'eau (mais alors... pourquoi ils toussent quand il y a de la fumée ? Ô.o)
Pour ce qui est des personnages secondaires, rien ne nous épargné : Des deux nains fixés à une base commune et condamnés à se déplacer ensemble, au nain "à la plage" qui a sa serviette fixée au dos, en passant par le nain pêcheur qui illustre parfaitement la vanité de la vie et, d'un point de vue plus scientifique, le mouvement perpétuel, chaque personnage ayant droit à un plan dédié mérite amplement qu'on s'y attarde.
Standing ovation pour "Schroom", le champignon-limier, et pour les "nains de main" de Tibalt, hilarants.
Je l'ai dit, les graphismes sont gentillets et le son est "Elton-Johnien" (ça m'a pourri le film de le savoir tellement j'ai cherché à reconnaître les chansons). Que dire de plus qui n'ait déjà été dit ? Ce film est une relecture du drame Shakespearien, mais doté d'une Happy-end pour les besoins du public ciblé (7 - 14 ans). L'humour n'est ni trop enfantin, ni prise de tête, l'émotion est au rendez-vous (maladroitement mais bien au rendez-vous) et les scènes qui en sont chargées sont chorégraphiées avec une maestria inhabituelle pour ce genre de films.
Néanmoins, il reste un énorme reproche que j'ai à faire.
Ne pas respecter à la lettre la tragédie originelle, soit.
- Spoiler:
Ils s'en justifient dans une scène d'anthologie où Shakespeare lui-même intervient
Ne pas respecter les bases de la physique la plus élémentaire, passe encore. Après tout, on est dans un film fantastique alors bon, on est pas à une incohérence près (C'est vrai, tout le monde sait que les nains de jardin ne parlent pas).
Mais que les voix françaises soient aussi... vomitives (désolé, c'est le seul mot qui m'est venu à l'esprit), j'ai du mal à laisser passer. Apparemment, j'ai regardé la versions québécoise (Celle où Flamingo s'appelle encore Featherstone). C'est
HORRIBLE ! INSOUTENABLE ! ATROCE ! CRIMINEL !Sinon, je lui mets un 14/20 parce que je suis gentil. Et parce que j'aime bien les musiques d'Elton John aussi.
Ah, et ce n'est PAS un Disney s'il n'y a pas le château au début