Black Swan, une révélation ! Je n'ai jamais reçu une aussi grosse baffe avec un film (ou toute autre œuvre artistique) Un choc artistique comme on en a rarement, et ça c'est très très fort.

Commençons par le commencement, les acteurs. Déjà, on peut voir (forcément) la prestation assez incroyable de Natalie Portman, faite pour ce rôle. Elle a une telle grâce et fragilité à la fois qu'elle peut difficilement nous laisser de marbre. Puis apparait Vincent Cassel - toujours aussi plein de charme, qui se glisse sans problème dans son rôle de chorégraphe - et Mila Kunis - une actrice à suivre attentivement -, sans compter les seconds rôles. De ce côté là, on a déjà un sans-faute.

Ensuite, passons à tout ce qui est visuel. Le travail se ressent énormément, rien n'est laissé au hasard jusqu'au plus petit détail. La photographie est vraiment belle : les couleurs (très peu présentes d'ailleurs, on a du noir, du blanc, parfois du rose dans sa chambre), les lumières (souvent sombres, parfois contrastés avec une luminosité blanchâtre mais qui reste toujours un peu sale), la composition (avec un jeu de miroir très judicieux),... sans oublier les superbes costumes et les décors toujours aussi bien choisis selon les circonstances si on y fait attention. Là encore, c'est juste époustouflant.

Ce qui est bien avec Aronofsky, c'est qu'il fait toujours appel à la même personne pour les musiques, ce qui fait que lorsqu'on regarde un de ses films, on est à peu certain de tomber sur de la bonne musique. Dans Black Swan, pas de déception, c'est le cas ! Signée Clint Mansell me semble-t-il. (allez, juste pour le plaisir des oreilles, c'est celui qui a fait la musique très culte de Requiem for a dream : ici) Disqualifié d'un éventuel Oscar car trop inspiré de Tchaikovsky (très bon lui aussi, même si vous aimez pas la musique classique je vous le conseille !). Si vous pouvez écouter les OST du film, faites-le vraiment.

On peut difficilement parler de Black Swan sans évoquer l'intrigue. Difficile de résumer tant l'histoire est dense et parfois difficile à cerner. Ce qui est certain, c'est qu'outre un scénario sympathique et peu traité, elle soulève des questions, des débats ou des réflexions extrêmement variés et intéressants. Il est déjà clairement histoire d'une quête de la perfection (déjà, la perfection existe-t-elle ? peut-elle s'atteindre sans sacrifices ?), de passion artistique (la passion ou l'art peuvent-ils être vécus au détriment de sa vie ?), de rivalité et de jalousie (qui poussent à faire des choses pour le moins... affreux, selon le film ôo). Mais on a aussi une métaphore sur le passage de l'enfance (Nina au début, quand elle est naïve, qu'elle prend peu de responsabilités et de mises en danger, que sa mère s'occupe d'elle comme si elle avait six ans) à l'adule (un monde plus hostile, plus dur ?). On ne peut pas passer à côté de le schizophrénie / la folie de Nina, présente depuis la début (je ne sais plus ici qui a dit que sa folie était seulement présente à la fin, mais c'est totalement faux !) Parce que si Black Swan est un thriller dramatique, grâce à cet élément il tourne également autour du fantastique. Et enfin, on a un habile glissement de la pureté (Cygne blanc) vers quelque chose de beaucoup plus sombre (Cygne noir). Nina passe d'un extrême à l'autre, on voit à quel prix...

En conclusion, ce qui pousse vraiment le film par le haut, c'est l'ambiance et l’atmosphère assez glauques, malsaines et dérangeantes. On le ressent surtout vers la dernière partie du film (qui laisse à peine le temps de respirer !). Un film plus qu'envoûtant, qui prend définitivement aux tripes. Black Swan, c'est simplement un monstre cinématographique. La perfection ? :p

(19/20. Bah oui, pas de 20. On peut toujours faire mieux, qu'importe ce que dit le film ! :3 Mais vraiment, ici ce sera très difficile...)