Je ne suis peut être pas le mieux placé pour dire ça mais, à moins que "quelqu'un" n'ait adoré cette fiche et l'ait retranscrite telle quelle sur Wikipédia (ce qui m'étonnerait fort soit dit en passant), je trouve que les résumés qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau, ça donne une très mauvaise première impression.
Ceci étant dit, parlons plutôt du film qui nous préoccupe.
"Grease" ou
"Brillantine" en version québécoise, est, si vous l'ignoriez, le film qui a propulsé
John Travolta sur le devant de la scène. Il a bien sûr eu le rôle principal dans
"Saturday Night Fever", mais c'est avec
"Grease" que la consécration le heurte de plein fouet.
Olivia Newton-John, quant à elle, sombrera dans les affres de l'oubli et du vide intersidéral, malgré quelques soubresauts artistiques, ma foi, pas trop dégueulasses. Le reste du casting ? Oubliez-le, surtout si, comme moi, vous êtes tombés sous le charme insolent de
Stockard Channing (
Betty Rizzo) dès le premier coup d'oeil.
Ce film donc, comme je le disais, est basé sur la comédie musicale du même nom (de Jim Jacobs et Warren Casey, 1971). Pour l'anecdote, il est bon de savoir que
Barry Gibb a collaboré activement à tout l'aspect musical du film. Si son nom ne vous dit rien, vous feriez mieux de réviser votre culture eightie's. Bon, autant vous éviter une fastidieuse recherche internet.
Barry Gibb est le grand frère de la famille
Gibb (jusque là, rien de bien extraordinaire) et avec ses deux frangins, il a créé le groupe mythique appelé les
Bee Gees (prononciation anglaise de ses initiales B et G).
Sérieusement. Vous ne vous étiez jamais demandé pourquoi ils ont repris le titre
"Grease" lors de leur tournée
"One Night Only" alors qu'ils n'en sont pas les interprètes dans le film ?
Enfin, tout ça est bien gentil, mais à force de digresser, je n'ai toujours pas parlé du film en lui même
(Enfin, ceux qui lisent mes critiques en entier doivent être habitués maintenant).
Alors que dire de plus ? Vous ne le savez peut être pas, mais j'affectionne tout particulièrement les comédies musicales (d'ailleurs, si jamais un faiseur de fiches veut se charger du
"Rocky Horror Picture Show", je serais très content :3) alors vous vous imaginez bien que je vais avoir un mal fou à dénigrer
"Grease". Regardons les choses en face : mis à part une V.F à en préférer écouter une scie circulaire caresser avec douceur une portée de chatons à peine sortis de l'utérus maternel et allongés sur un tableau noir, le film est tout bonnement excellent. Ce n'est pas pour rien qu'il a atteint le statut de "Classique" (à moins que ce ne soit celui de "Nanar". Je vérifierai. Ça se ressemble tellement de nos jours).
Alors, on a une très jolie photographie, des scènes musicales magnifiquement chorégraphiées et une charte visuelle extrêmement fidèle à l'univers 6O's. Le générique d'intro est très représentatif de ladite charte et je vous conseille de le regarder plusieurs fois, rien que pour vous imprégner du ton général du film. En effet, même si on peut trouver moult similitudes avec des productions moins "légendaires" telles que "High School Musical" ou "Glee" (quoi que j'aie personnellement une préférence pour cette dernière), "Grease" assume totalement son coté décalé et se joue de tous les clichés de l'époque. Blousons noirs, rivalités entre bandes ennemies, préhisto-geek martyrisé, communauté des filles de bonnes familles, rivalités entre écoles, et surtout, "The American Way of Life" à son apogée.
Dans ce film, Randal Kleiser nous dépeint une jeunesse typique qui vit sa vie à cent à l'heure dans la crainte de ne jamais pouvoir en profiter suffisamment. Evidemment, on a deux-trois sujets "tabous" qui sont abordés, un semblant de scénario mêlant plusieurs petites histoires et donnant au final un résultat assez agréable.
Mais c'est là que le bât blesse. Regardez bien, vous allez voir où je veux en venir. Ça y est, vous y êtes ? Bon, je donne la réponse pour les deux du fond qui roupillent.
Ce qu'il manque à "Grease", c'est de la profondeur et surtout, une bonne grosse paire de couilles
Attention, ce qui suit peut être considéré comme du spoil.
Regardez par exemple, l'apparition de Chacha. Il est clair, pour moi, que Danny a couché avec elle par le passé. Et pourtant, Sandy reste dans l'ignorance jusqu'à la fin du film.
Pareil pour la chanson
"Summer Nights" justement : Vous avez regardé les paroles de la partie chantée par Danny ? Et surtout, avez-vous fait attention à sa gestuelle ainsi qu'à tous les sous-entendus ? Il présente sa conquête de plage de façon à passer pour un tombeur aux yeux de son meilleur pote et de leurs adorateurs (les autres T-Birds). Le problème, c'est que de petites concessions en petits mensonges, il fait passer Sandy (car c'est bien d'elle qu'il s'agit) pour ce qu'elle n'est pas : une fille facile.
Mais je suis d'accord avec ça. LE souci, c'est la facilité avec laquelle il se rabiboche avec elle. Comment est-ce que la bande de bras-cassés qui lui sert d'amis n'est pas parvenue à commettre un impair, faire une boulette du genre :
"Hey ! Sandy ! Alors, t'as bien pris ton pied avec Danny cet été ?". Et bien croyez-le ou non, mais la boulette n'a pas lieu. On a bien la scène du Drive-in où Danny se montre un peu trop entreprenant, mais faut le comprendre aussi le pauvre. Deux mois sans se les vider, ça commence à peser.
Le but de
"Grease" n'est pas de choquer. La preuve, Rizzo ne fait pas de fausse-couche, elle n'avorte pas, on ne la voit pas non plus prendre du poids et devenir encore plus insupportable avec ses proches (ce qui serait un exploit en soi), la scène où les Pink Ladies "dévergondent" Sandy est risible (Une taffe, une gorgée de rouge, une goutte de sang et hop ! K.O la Sandy!) et même le vol de pièces détachées pour la voiture est pardonnable puisqu'à la fin, elle vole(dans le ciel, pas dans les supermarchés). Le détournement de mineure est toléré (Vince Fontaine est un gros dégueulasse) et au final, même si une pirouette scénaristique sauve à peu près la situation, autant regarder les choses en face : Sandy a changé qui elle était pour plaire à Danny, quitté à devenir une pouffiasse de base tandis que Danny s'est mis à faire du sport. Alors dites-moi : lequel des deux a le plus sacrifié ?
Pour moi, le scénario est plus que secondaire dans cette production. Quand on regarde
"Grease", on le regarde pour une ambiance, des couleurs, et surtout... La musique.
Oui, parce que pour moi, tout est prétexte à chanson. Je reviens de vacances ? Chanson !
J'ai une jolie voiture pour combattre le méchant mais on veut la baptiser avant de la retaper ? Chanson !
Je suis tombée des nues parce que le garçon que j'aime est en fait un délinquant de luxe? Chanson !
Je me suis mangé le râteau de ma vie au Drive-in et j'ai le piquet de grève tout endolori ? Chanson !
Tiens, et si ils se réconciliaient là ? Chanson, ça mange pas de pain !
Mais je le répète (ou je le dis, si ça n'a pas déjà été fait)
"Grease" ne se prend jamais au sérieux. Faire jouer des élèves de terminale par des trentenaires (excellents seconds rôles soit dit en passant), c'était une première et c'était une preuve de dérision (bon, aujourd'hui, tout le monde le fait et on marche à fond. Vive le progrès !).
Plus sérieusement, regarder ce film et entendre les personnages fredonner
"La Bamba" comme si c'était le dernier titre à la mode, c'est toujours aussi jouissif x)
Il y a bien eu un "Grease 2" avec Michelle Pfeiffer (et tant pis si je charcute son nom) mais il ne rencontrera même le succès d'estime qu'on aurait pu attendre.
Les comédies musicales prenant place dans les 60's resteront donc longtemps représentées par
"Grease", jusqu'à l'arrivée d'
"Hairspray" en 1988 (soit 10 ans plus tard).
Petit Bonus de Cazuza : Dans "Le Livre de la Jungle 2", il y a un hommage à "Grease". Quoi qu'est ce donc ?